Les résultats provisoires de la ROSP 2020 montrent clairement l’impact négatif de la crise sanitaire sur la réalisation ou non de certains indicateurs.
Ainsi, pour les médecins traitants de l’adulte, la rémunération globale n’augmente que de 0,9 % par rapport à 2019, entraînant une baisse de la rémunération médiane de 5 euros par médecin généraliste. Le versement global pour la ROSP pédiatrique serait en hausse de 8,9 %. Il serait également en augmentation pour les endocrinologues, lesquels toucheraient en moyenne 55 euros de plus que l’année précédente. En revanche, la ROSP des cardiologues serait en baisse de 3,3 % et celle des gastro-entérologues de 8 %, soit une perte moyenne de 88 euros pour les cardiologues et de 80 euros pour les gastro-entérologues.
La Covid et le confinement qu’elle a entraîné ont affecté les indicateurs du fait des déprogrammations ou du non-recours aux soins. Les dépistages de cancer ont été également en baisse : celui du cancer du sein est en recul de 3 points ; le nombre de patientes ayant bénéficié d’un frottis a décru de 1,6 point. Du côté des prescriptions, le tableau est contrasté. Si certains items ont évolué positivement – notamment le recours aux antibiotiques du fait d’une moindre circulation des pathologies infectieuses –, les effets psychologiques de la crise sanitaire sont très visibles, avec une augmentation de la part des patients ayant commencé un traitement par benzodiazépine ou anxiolytique.
Si l’Assurance maladie envisage, pour les deux spécialités impactées par la crise, une compensation « afin de tenir compte de l’impact de la crise sanitaire » sur leur activité, rien de tel n’est envisagé pour les médecins traitants dont, pourtant, les indicateurs auraient été meilleurs sans la crise. On ne saurait mieux démontrer que la ROSP n’est pas un outil pour encourager la prévention et la santé publique, mais bien un dispositif destiné à réaliser des économies.
Le SML demande que la clause de sauvegarde soit déclenchée et qu’aucun médecin bénéficiaire de la ROSP ne soit perdant. Pour l’avenir, il faut revoir la ROSP, qui ne doit pas être une usine à gaz, et la centrer sur la prévention pour toutes les spécialités. Le Syndicat veut aussi que cette rémunération ne soit pas un prétexte à l’insuffisance tarifaire à laquelle il veut remédier en négociant une nouvelle convention médicale.