L’association nationale des jeunes ophtalmologistes (ANJO) redoute qu’avec cette mesure certains patients ne consultent jamais d’ophtalmologiste de leur vie . Or 10 à 15 % des consultations de renouvellement de lunettes permettent de diagnostiquer à temps une maladie.
Pour justifier sa décision, le Gouvernement s’appuie sur des statistiques datant de 2018, selon lesquelles le délai moyen d’attente pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste serait de 80 jours. Or ce délai a été notablement raccourci et n’est plus que d’un mois. Les jeunes ophtalmologistes redoutent que ce transfert de compétences ne désorganise la filière et ne crée de la tension entre deux professions qui, jusqu’ici, travaillent en étroite coopération.
S’ils n’obtiennent pas le retrait de cet article litigieux, l’ANJO, le syndicat national des ophtalmologistes français (SNOF) et les internes de la spécialité sont décidés à une « grève dure ». Les internes menacent même de faire valoir leur droit au remords et de changer de spécialité.
Le SML appuie les ophtalmos dans leur combat, et rappelle qu’une bonne coopération bien organisée autour de missions définies est préférable pour le patient et les professions. Cette position vaut également pour les pratiques avancées. Le SML reproche au Gouvernement de vouloir jeter les professions de santé les unes contre les autres au lieu de travailler avec elles à construire un consensus sur le périmètre des métiers, les missions de chacun et la coordination autour du patient.