Cette bien triste affaire pose la question de la maltraitance institutionnalisée. Elle confronte notre société à ses dysfonctionnements et les acteurs politiques à leurs renoncements.
Nous sommes entrés dans la vague du vieillissement de la population, et cette vague ne fera qu’enfler dans les dix prochaines années. Bien qu’elle fût prévisible, les gouvernements successifs ont regardé ailleurs et abordé la santé à travers des logiques administratives, comptables et déshumanisées.
Faute de considérer la transformation des besoins de soins et de prise en charge à domicile, la médecine libérale a été asphyxiée, des réformes majeures comme celle de la dépendance et l’adaptation de notre système de santé à affronter les défis du vieillissement n’ont pas été faites. Et ce sont les plus fragiles qui en payent le prix fort.
Un sursaut est indispensable pour sortir de cette spirale désolante et éviter que, demain, notre système médico-social tout entier soit maltraitant. La médecine libérale doit participer à ce sursaut et permettre un rééquilibrage en faveur des soins, de la qualité des prises en charge. Cela passe aussi par la concrétisation du virage domiciliaire et de la prévention. Le futur président de la République, quel qu’il soit, devra agir… vraiment. Faute de quoi les 110 000 médecins libéraux deviendront à leur tour des lanceurs d’alerte qui n’hésiteront pas à dénoncer ses responsabilités.